Économie et Gestion des Établissements Sanitaires et Sociaux

[Pol Santé] Malades en fin de vie. Soins, éthique et droit

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[Pol Santé] Malades en fin de vie. Soins, éthique et droit

Messagepar GF35 » 27 Oct 2006, 18:07

La plupart des pays européens s'interrogent depuis quelques années sur une éthique de la fin de vie, en particulier pour les malades admis en établissements de santé.
En France, la récente loi du 22 avril 2005 met en oeuvre une éthique fondée sur l'acceptation de la mort et exprimée dans une formule choc " Laisser mourir sans faire mourir ". Après l'affaire Humbert, très médiatisée, cette nouvelle loi confirme et codifie des pratiques existantes, comme l'absence d'obstination déraisonnable ou le refus de soins. Elle fait également un pas vers l'autonomisation de la personne, en permettant de prendre en compte les directives anticipées, par lesquelles une personne s'exprime à l'avance sur ses choix ultimes. Sont toutefois explicitement rejetés le suicide assisté, tel qu'il existe par exemple en Suisse, en Belgique, aux Pays-Bas ou dans certains États américains, et l'interruption du processus vital des personnes se trouvant dans un état végétatif persistant.
Au-delà des aspects législatifs et juridiques de la question de la fin de vie, ce dossier donne les éléments du débat éthique sur la prise en charge de la souffrance physique et morale des personnes en fin de vie, dont la pierre angulaire est constituée par la démarche d'" accompagnement ". Il aborde plus largement deux questions d'actualité : d'une part, celle des soins palliatifs, reconnus en France par une loi de 1999, mais dont le déploiement demeure insuffisant ; d'autre part, celle plus controversée de l'euthanasie, revendiquée par certains au nom d'un droit à mourir dans la dignité. Il montre enfin comment, face aux situations extrêmes, les personnels soignants n'ont pas attendu les évolutions du droit pour tenter de dégager des critères permettant de justifier l'abstention ou l'arrêt de traitements à visée curative.
Frédérique Dreifuss-Netter est professeur à la faculté de droit de l'université Paris V-René Descartes et directrice du Centre de recherches en droit médical. Elle est membre fondateur du Centre d'éthique clinique de l'hôpital Cochin. Elle a notamment assuré la direction de la publication du Code de la santé publique commenté chez Litec-LexisNexis (2e édition, à paraître en septembre 2006) et est l'auteur de nombreuses contributions à des ouvrages et revues juridiques.

Problèmes politiques et sociaux - La Documentation française n°926 juillet 2006, Réf. : 3303332109265, 120 pages, 16x24 cm, ISSN : 0015-9743, prix 9.20 €
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Messagepar Jacques GROLIER » 27 Oct 2006, 20:38

... Pour info, l'intervention de JP Bleichner, anesthésiste réanimateur, vers le 5/3/2007, traitera entre autres de ce type de pb...

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Messagepar Lucie V » 29 Oct 2006, 11:30

Un super souvenir ce cours... :happy:
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Messagepar mael » 30 Oct 2006, 10:06

ouah, félicitations, je pensais pas que la biblioegess fonctionnait encore, Ô joie suprême, quelle bonheur de commencer la semaine en ces conditions...

j' en profite donc pour remercier la promo 7 et le crier Haut et Fort: la BIBLIOEGESS is still alive

des articles supers intéressants, tout sur le monde de la santé,

retrouvez là à cette adresse:

http://biblioegess.forumactif.com Ouvrir dans une nouvelle fenêtre
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Messagepar Albane » 02 Nov 2006, 11:04

Voici un blog tenu par le président de la SFAP (Société Française d'Accompagnement et de Soins Palliatifs) qui aborde, entre autres, la loi léonetti et les affaires mettant en lumière la question de la prise en charge de la fin de vie dans divers pays.

Les pratiques euthanasiques font également l'objet d'une réflexion nourrie.
Chacun peut intervenir sur ce blog mis à jour très régulièrement.

édifiant ! http://blog.palliatif.org/#sidebar
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Aide à la fin de vie

Messagepar GF35 » 08 Mar 2007, 09:46

Mieux encadrer les pratiques médicales.
Si les actes d´interruption volontaire demeurent marginaux, entre un quart et la moitié des décès sont liés à une décision médicale, selon une étude européenne. Les professionnels de santé sont de plus en plus souvent conduits à prendre des décisions médicales susceptibles d´abréger la vie de leurs patients. C´est l´une des conclusions – pudiques – de l´enquête Eureld (European End-of-Life Decisions) sur la fin de vie en Europe, menée en 2002 chez six de nos voisins, publiée récemment dans la revue Populations et Sociétés de l´Institut national d´études démographiques (Ined).

L´enquête révèle qu´un nombre non négligeable de décès (entre un quart et la moitié des 20 480 décès étudiés) sont liés à une décision médicale. Qu´il s´agisse de la mise en oeuvre de traitements contre la douleur (26 % des cas au Danemark) ou de l´interruption d´un traitement (20 % des décès au Pays- Bas, 28 % en Suisse).

Les décès après administration d´une substance létale sont en revanche moins fréquents, même s´ils existent dans tous les pays. D´après les déclarations des médecins, sans doute en deçà des pratiques réelles, ce type de décès Aide à la fin de vie Mieux encadrer les pratiques médicales Si les actes d´interruption volontaire demeurent marginaux, entre un quart et la moitié des décès sont liés à une décision médicale, selon une étude européenne. représente 0,1 % des interruptions de vie en Italie et au maximum 3,4 % au Pays-Bas.

« On se rend compte que les médecins prennent de plus en plus en charge la fin de vie de leurs patients, cherchant d´abord à soulager leur douleur physique et morale, commente Silvia Pontone, médecin anesthésiste et chercheur associé à l´Ined dans l´unité Mortalité, santé, épidémiologie. En revanche, les cas d´euthanasie restent très marginaux, même dans un pays comme la Hollande. Cela nous amène à penser qu´ils gèrent la fin de vie d´une autre manière, notamment par le recours aux antidouleurs. »

Au total, exception faite de l´Italie, l´enquête fait apparaître qu´un à deux tiers des décisions médicales sont prises avec l´intention explicite de mettre un terme aux souffrances du patient, même si celui-ci n´est pas toujours en état de formuler pareille demande. On apprend ainsi que de 6 % (aux Pays-Bas) à 49 % (en Belgique) des décès assistés par un médecin ne font pas l´objet d´une discussion avec le malade, car celuici n´est alors plus conscient. Les échanges avec la famille sont également loin d´être systématiques (20 % des cas en Suisse, au Danemark ou en Italie et 30 % en Suède). En revanche, de telles décisions sont fréquemment prises de manière collégiale (quatre cas sur cinq dans la plupart des pays sauf en Suisse, au Danemark et en Suède).

Cela fait dire aux auteurs du rapport que « la façon dont elles [ces décisions] sont prises et mises en oeuvre n´est pas toujours adéquate […]. Les pratiques peuvent donc sûrement être améliorées ». Il en va de même en France, où l´Ined souhaiterait pouvoir mener prochainement ce type d´étude.

« La loi Léonetti est entrée en application en février 2006 sans que l´on connaisse vraiment la réalité de ces pratiques, déplore Silvia Pontone. Il faut pouvoir les appréhender pour vérifier que de bonnes pratiques se développent partout. Une telle étude n´est possible qu´avec l´adhésion du corps médical. Si l´on y arrive, ce sera un signe de la maturité de la société française. »

ALEXANDRINE CIVARD-RACINAIS - PANORAMA DU MEDECIN du 05 mars 2007 -


Le Dr Tramois devant les Assises

Le 12 mars 2007 s´ouvrira devant la cour d´assises de Périgueux le procès de Laurence Tramois, médecin généraliste, et de Chantal Chanel, infirmière. La première est poursuivie pour avoir prescrit une injection de chlorure de potassium à une patiente de 64 ans en phase terminale d´un cancer du pancréas, la seconde pour avoir exécuté cette prescription. Le Syndicat de la médecine générale (SMG) compte en profiter pour demander une révision de la loi Léonetti. « Cette loi a laissé les gens au milieu du gué et ne résout pas tous les problèmes, estime Didier Ménard, président du SMG. Tout médecin a été confronté un jour ou l´autre à ce type de demande, il faut que l´on en débatte ! »

« Ce n´est pas un coup de gueule, c´est un vrai problème de société. Les décideurs ont fait la part belle aux soins palliatifs, mais de nombreux lits restent vides. La réalité c´est que le médecin doit accompagner son patient jusqu´au bout et parfois l´aider à mourir dignement. Ceux qui le font, en conscience, se font insulter, agresser, menacer et sont passibles des assises », tempête Denis Labayle, médecin hospitalier. Ce dernier est à l´origine d´une pétition qui a déjà recueilli 2 200 signatures. Tous demandent « l´arrêt immédiat des poursuites judiciaires à l´encontre des soignants mis en accusation, une révision de la loi dans les plus brefs délais, dépénalisant sous conditions les pratiques d´euthanasie en s´inspirant des réformes déjà réalisées en Suisse, en Belgique et aux Pays-Bas ».

EN SAVOIR PLUS


La pétition « Nous soignants, avons en conscience aidé médicalement des patients à mourir humainement » est en ligne depuis le 31 décembre 2006 sur le site du SMG : http://www.smgpratiques. info
L´enquête Eureld a été menée en Belgique, au Danemark, en Italie, aux Pays-Bas, en Suède et en Suisse.
Le suicide médicalement assisté est autorisé de manière implicite en Suisse, explicite aux Pays-Bas. La Belgique s´est dotée en 2002 d´une loi autorisant et encadrant la pratique de l´euthanasie.
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Messagepar Albane » 26 Mar 2007, 10:03

Je pense que le débat renvoie aux angoisses de chacun et c'est en cela qu'il est difficile d'aborder ce sujet de façon neutre.
Néanmoins, un autre appel est lancé, celui de professionnels de santé et de bénévoles oeuvrant dans l'accompagnement des malades en fin de vie et je pense qu'il mérite que l'on s'arrête avant de se faire une opinion.
http://www.sfap.org/content/view/141/160/
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