Économie et Gestion des Établissements Sanitaires et Sociaux

L'entre deux tours

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L'entre deux tours

Messagepar Mathieu » 24 Avr 2007, 20:22

Le quotidien du médecin le 24 avril 2007
Le monde de la santé demande aux candidats de préciser leur projet de santé
Dans leur majorité, les représentants du monde de la santé ne sont guère surpris des résultats du premier tour de l'élection présidentielle. Ils attendaient le duel Nicolas Sarkozy-Ségolène Royal, qui s'affronteront donc le 6 mai. Mais, au-delà de l'enjeu national de cette élection, les leaders des syndicats de médecins libéraux et de praticiens hospitaliers demandent aux deux candidats de préciser leur projet en matière de santé et de protection sociale.
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Messagepar Mathieu » 25 Avr 2007, 09:41

Le quotidien du médecin du 25 avril 2007

Les projets santé de Royal et Sarkozy divisent libéraux et hospitaliers

Second tour de l'élection présidentielle. J - 11. Place au débat de fond. C'est du moins ce qu'espèrent les médecins, qui expriment des attentes différentes selon leur secteur d'exercice. Les libéraux tiennent à conserver le paiement à l'acte et leur liberté d'installation, quand les hospitaliers veulent surtout que soient garantis l'accès aux soins et l'avenir de l'hôpital public.
Mise en lumière par la divulgation d'un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) sur les dépassements d'honoraires, la question de l'accès aux soins devrait animer le débat de l'entre-deux tours de la présidentielle (« le Quotidien » du 23 avril). Dans ce document « provisoire », l'Igas redoute que la multiplication des dessous-de-table constitue un «obstacle à l'accès aux soins».
Par ailleurs, la récente proposition de Nicolas Sarkozy de mettre en place quatre nouvelles franchises annuelles a suscité des réactions de rejet chez les médecins libéraux. Ces derniers s'inquiètent de l'impact que cette mesure pourrait avoir sur l'accès aux soins chez les patients les plus démunis. D'aucuns redoutent également que la multiplication des franchises n'ait une incidence négative sur la fréquentation de leurs cabinets, tandis que les hôpitaux seraient épargnés par ces mesures. De très nombreux médecins libéraux et hospitaliers figurent parmi les 17 600 signataires de la pétition lancée contre ces franchises par les généralistes écrivains Christian Lehmann et Martin Winkler. L'accès aux soins est également mis à mal dans certains secteurs géographiques par l'inégale répartition des médecins libéraux. Plus enclins à défendre le service public que leurs confrères libéraux – l'hôpital est leur outil de travail –, les médecins hospitaliers expriment des inquiétudes. Quitte à poser la question des dépassements d'honoraires, parfois facteur d'exclusion : «Il faut assurer partout, à tous les patients, les meilleurs soins», martèle le Dr Pierre Faraggi dans une lettre ouverte aux candidats.
Le second tour sera-t-il l'occasion de poser le débat ? Pour le Dr Francis Fellinger, président de CME à l'hôpital d'Haguenau, les esprits ont changé, et le moment est plutôt opportun. «Les points de vue entre médecins libéraux et hospitaliers diffèrent, c'est vrai, sur des sujets comme la permanence des soins –l'hôpital souhaite un partage des contraintes avec la ville–, la liberté d'installation –que les hospitaliers ne veulent plus totale– ou les revenus. Mais ces divergences ne correspondent pas à des clivages partisans. Certains syndicats de médecins libéraux sont d'ailleurs prêts à la discussion.»
Au chapitre des revalorisations, les médecins généralistes attendent un alignement du C sur le CS, proposé par Nicolas Sarkozy alors que Ségolène Royal n'a fait sur le sujet aucune promesse. Le candidat UMP souhaite maintenir le pilier de la rémunération à l'acte auquel sont attachés la majorité des syndicats libéraux et propose d'instaurer de nouveaux espaces de liberté tarifaire encadrée. La candidate socialiste prône la mise en place d'un mode de rémunération mixte avec la création de forfaits qui compléteraient le paiement à l'acte. Ségolène Royal rencontre plus d'écoute chez certains interlocuteurs hospitaliers quand elle propose d'augmenter de 2,5 milliards d'euros supplémentaires le budget des hôpitaux publics et de «remettre à plat la tarification à l'activité».
Alors, pour l'avenir de l'hôpital, Royal ou Sarkozy ? Peu importe, répondent la plupart des PH. Seul un tiers d'entre eux – d'après une étude TNS-Sofres réalisée en mars – pensent que l'élection d'un nouveau chef d'Etat peut avoir un impact sur le fonctionnement de l'institution hospitalière. Pour nombre d'observateurs, les programmes santé des candidats ne détermineront pas le prochain vote des médecins. «Les médecins vont réagir comme des citoyens lambda, il n'y a pas un vote uniforme du corps médical, explique le Dr Fellinger. C'était vrai il y a dix ans avec les ordonnances Juppé, mais cela a changé. Les clivages politiques existent au sein même du seul secteur hospitalier. Un grand patron de l'AP-HP et un PH d'un petit centre hospitalier n'ont pas forcément la même vision et peut-être voteront-ils différemment.»
Mathieu
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