Économie et Gestion des Établissements Sanitaires et Sociaux

Innovation : les défis qui attendent les hôpitaux

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Innovation : les défis qui attendent les hôpitaux

Messagepar GF35 » 06 Avr 2007, 08:06

Je vous livre ci-après un compte rendu du séminaire organisé par l'association des étudiants en économie de la santé de Paris Dauphine sur le thème des innovations.

« L´innovation à l´hôpital : quelles opportunités ? »

C´est un sujet crucial pour l´avenir de notre système de santé, mais aussi pour la place de la France dans la compétition internationale.
Le statut des centres hospitalo-universitaires, les personnels expérimentés qui travaillent dans les hôpitaux, les files actives de patients parmi lesquels on peut recruter des volontaires pour les essais cliniques, les plateaux techniques, sont autant de facteurs propices à cette recherche, comme l´a rappelé en introduction de cette matinée, le délégué général de la Fédération hospitalière de France, Gérard Vincent.
Pourtant, depuis quelque temps, le nombre de brevets concernant le secteur de la santé, déposés par des équipes françaises, décroît. De même la place de la France dans la littérature scientifique a reculé. Or, comme le relève Nicolas Best, directeur de la délégation interrégionale à la recherche clinique d´Ile-de- France, « la publication est un marqueur fort de l´activité hospitalière dans la recherche clinique », les CHU représentant 60 % de cette production. « Le monde universitaire en France, le monde de la recherche est au bout d´un cycle, commente Claude Le Pen, professeur d´économie de la santé à Paris Dauphine. Il devra évoluer dans le futur. Une révolution culturelle et financière est en cours et nous sommes en train de découvrir, 30 ans après les autres, les vertus des coopérations «public-privé».
Ce constat, le président du LEEM le fait aussi. « Les cycles des sciences du vivant sont longs. Il y a des rendez-vous à ne pas manquer. Les décisions qui ne seront pas prises aujourd´hui seront lourdes de conséquences dans cinq ou dix ans », avertit Christian Lajoux. Pour lui d´ailleurs, l´enjeu n´est pas qu´hexagonal. Il est européen. Il est primordial, selon lui, que la France rejoigne les programmes de recherche européens, d´autant que « le dynamisme des sciences du vivant est un levier économique important », tout comme celles-ci représentent un enjeu stratégique, ne fut-ce que pour faire face aux crises sanitaires. Le président du LEEM réaffirme toute l´importance qu´il accorde à la collaboration avec les hôpitaux. Quelles seront demain les conséquences des nouvelles technologies sur le système de santé ? Jean-Marc Grognet, directeur scientifique de la recherche technologique au Commissariat à l´énergie atomique, s´avoue en peine de les prédire. Une chose est sûre, l´évolution sera spectaculaire. Les perspectives qu´offrent par exemple les nanotechnologies sont vertigineuses. Elles servent déjà au diagnostic génétique, elles serviront demain à cibler de façon très précise les traitements et à les personnaliser.
Si les CHU contribuent au développement de l´innovation, si la recherche fait partie de leurs missions, l´innovation est «une condition de survie du CHU, une condition de sa pérennité et de sa légitimité», estime Jean-Jacques Romatet, directeur général du CHU de Nice. De plus, les hôpitaux sont également les utilisateurs de l´innovation. Son coût sera-t-il demain supportable pour la collectivité ? Dans cette optique, l´évaluation scientifique et médicale est indispensable pour éclairer la décision publique. Cette dimension entre dans les compétences de la Haute autorité de santé (HAS), qui évalue le service médical rendu des médicaments, des dispositifs médicaux et des actes médicaux. « Une innovation ne produit pas nécessairement un progrès », souligne François Meyer, directeur de l´évaluation des actes et produits de santé à la HAS. Toutefois, comme le déplore Claude Le Pen, la loi n´a pas donné de compétence économique à la Haute autorité de santé. La Fédération hospitalière de France (FHF) prend en compte en partie cette dimension lorsqu´elle met à la disposition des décideurs hospitaliers son outil d´évaluation des technologies de santé pour l´aide à la décision (ETSAD). Son site, enrichi des expériences des uns et des autres, est destiné à tous les professionnels de santé, explique Vincent Diebolt, responsable du pôle Recherche Innovation de la FHF.
Ancien directeur de l´agence régionale de l´hospitalisation de Bourgogne, Michel Ballereau estime pour sa part qu´il revient à l´Etat de structurer le réseau de l´offre de soins pour créer « les conditions de la qualité et du progrès». Les acteurs ont besoin de «lisibilité à long terme pour réaliser des investissements à long terme». La communication des données est également un gage de confiance réciproque entre les acteurs. Mais surtout, estime-t-il «il faut penser européen et agir régional». La réflexion sur l´innovation ne peut faire l´impasse de cette dimension européenne.

(1)Séminaire organisé par l´association Dessein en partenariat avec Panorama du médecin, Bristol-Myers Squibb, La Tribune, le Collège des économistes de la santé et la Fédération hospitalière de France (avec le soutien du Leem et du laboratoire d´économie et de gestion des organisations de santé)
Gilbert
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